Au confort des décisions produites par d’autres, souffrir les siennes et affronter le doute.
La croisée des chemins et par conséquent choisir son nouvel horizon, tourner et se tourner vers la voie du ‘ressentir’, c’est en même temps regarder vers ailleurs mais aussi modifier sa vision dans le rétroviseur, comme on tourne au coin de la rue…
Sera-t-il là ? Etait-ce le bon choix ? Nu devant sa responsabilité, face à son propre jugement intime. Savoir, finalement, oser la décision que l’on saura porter lors de sa prochaine vie. Espérer ne pas engendrer de l’insupportable, du moins pas plus que celui qu’on laisse derrière.
Et si tout cela n’était qu’une ascension vers notre nous intérieur, l’apprentissage pénible et douloureux de ce que nous sommes réellement. Une quête vers l’essentiel, le fond de soi. Savoir ce qu’il y a dedans, avec qui le découvrir, dans combien de temps encore ?
Les ombres des ‘il faut que’, le temps qui pèse, le temps qui manque, otage de ses rêves, prisonnier de ses idéaux et ne pas savoir y renoncer, au prix fort, celui de la solitude, la vraie. Marcher obstinément vers les brumes où plus rien d’autre ne résonne que la certitude de laisser ce qu’on ne veut plus, ce qu’on ne peut plus, exténués et ivres de compromis.
Et retrouver alors nos pairs, nos demi et nos sœurs. Retrouver les abandonnés qui tiennent à un fil d’âme, le dernier brin qui les maintient dans ce monde. Lever les yeux au dessus de sa tête et s’apercevoir qu’avec notre fragile lien vertical mêlé aux leurs alors l’avenir sera solide et durable.
Choisir de chercher cet endroit, ces gens, avec toute l’incertitude qui en découle, c’est ça la liberté. Se donner l’occasion d’accéder au Vahalla, retrouver et s’envirer des braves et des beaux, et croire que ça durera enfin toujours.
